BENIN
Le centre culturel Artisttik Africa de Cotonou, a accueilli le mardi 4 février 2020, la 44e célébration du « ’Black History Month »’ à travers une conférence, ayant réuni autorités administratives, activistes, journalistes, élèves et étudiants autour d’un plaidoyer lancé par l’association Mémoires & partages pour l’adoption par le Bénin d’un texte législatif reconnaissant l’esclavage et la traite des noirs comme crimes contre l’humanité.
Mis à part le Sénégal à travers sa loi 2010-10 du 5 mai 2010, déclarant l’esclavage et la traite négrière crime contre l’humanité, aucun autre pays africain n’a voté de lois pour incriminer ce forfait qui a plongé dans un noir total, pendant 14 siècles le continent noir et son épanouissement. Cette situation indigne le franco-sénégalais Karfa Sira Diallo, l’un des conférenciers, responsable de l’association « Mémoires et Partages ». « Ceux qui ont commencé ce crime contre l’humanité étaient les Portugais. Et ce crime n’a pas duré 4 siècles. Si l’on pense ainsi, et bien je suis au regret de dire que c’est faux. Il a duré 14 siècles. C’est pour ça que nos pays doivent être dignes de cette histoire et de cette mémoire. Nous ne pouvons passer sous silence des millions et des millions de noirs que cette histoire a brisés, piétinés. C’est pour cela que nous lançons ce plaidoyer pour que la traite et l’esclavage soient déclarés comme crime contre l’humanité », a fait savoir Karfa Sira Diallo. Ceci traduit qu’il revient à l’Afrique elle-même de réclamer justice. Des propos que confirme le Haïtien Jean Lérisson, un autre conférencier. « Nous parlons de douleur et de crime. Et c’est ce qui a le plus touché notre dignité et mis à mal notre identité. C’est pourquoi nous devons œuvrer à ce que des lois soient établies pour exposer la traite négrière comme un véritable crime contre l’humanité », mentionne-t-il.
Il est revenu à l’écrivain béninois Camille Amouro, le troisième conférencier, d’exposer les tendances abolitionnistes qu'a connues le Bénin. Ainsi a-t-il mis l’accent sur les efforts du roi Adandozan et des tentatives de Abeokuta.
À la suite de cette conférence, des engagements ont été pris par les diverses autorités administratives et de la société civile notamment le président des commissions de lois de l’Assemblée nationale du Bénin, l’honorable Orden Alladatin pour travailler dans le sens de l’adoption de ces textes de loi.
Le mois de l'histoire des Noirs est une commémoration annuelle de l'histoire de la diaspora africaine inaugurée en 1976. Il est célébré en février aux États-Unis et au Canada et en octobre au Royaume-Uni.
MELLE ELVIRE SOGLO