BENIN / CULTURE
Face aux journalistes, aux représentants de l’Union Européenne et du Projet d’Appui à la Justice et aux responsables des diverses structures bénéficiaires, Alfred FADONOUGBO a dans la matinée de ce vendredi 24 janvier 2020, présenté au Centre Culturel Artisttik Africa de Cotonou, le bilan du Projet de proposition et de gestion d’interventions d’artistes dans les CSEA, prisons civiles et maisons d’arrêt du Bénin (CARIT’ART) après six mois d’exercice.
Démarré depuis Juin 2019 au Bénin, CARIT’ART, une initiative du comédien et médiateur culturel Alfred FADONOUGBO est né pour corriger un manque. A ses dires, « CARIT’ART se veut être le chaînon manquant dans le dispositif de prise en charge des publics sensibles au Bénin ». L’objectif fondamental étant de « garantir l’épanouissement, le réarmement et la réinsertion sociale des publics sensibles qu’on retrouve dans les hôpitaux, les centres sociaux d’accueil et les prisons civiles et maisons d’arrêt du Bénin », explique-t-il. Un projet qui vient à point nommé et salué par les responsables en charge de publics sensibles. Pour le Régisseur de la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi, le Capitaine DEGBELO, les maisons d’arrêt ne sont pas des lieux hostiles. En dehors de la liberté d’aller-venir, les détenus jouissent de tous autres droits. « Il n’est pas pertinent de mettre les gens sous mandat de dépôt et ne pas se préoccuper de leur situation pendant leur séjour carcéral. Je suis d’autant plus content que le Projet CARIT’ART prépare les détenus à être réinsérés, dans leur famille, dans leur profession, dans la société », affirme-t-il.
Le Projet CARIT’ART couvre l’ensemble du territoire national. Il touche directement le Centre de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence (CSEA) d’Agblangandan qui couvre l’Atlantique, le Littoral, l’Ouémé et le Plateau ; le CSEA d’Aplahoué qui couvre les Collines, le Couffo, le Mono, le Zou et le CSEA de Parakou qui couvre l’Alibori, l’Atacora, le Borgou et la Donga. Aussi, sont touchés par ce projet, les pensionnaires de la prison civile de Parakou et des maisons d’arrêt de Cotonou, d’Abomey-Calavi et de Savalou.
Plusieurs activités artistiques et culturelles concourent à l’effectivité de ce projet, notamment les projections de films, les offres et créations de spectacles, avec des ateliers de musique, de théâtre, de danse et de percussion, de conte, de clown/magie, d’arts plastiques, d’enfilage de perles, d’acrobatie et de marionnette. Des colloques internationaux ont été également organisés autour de plusieurs thématiques pour analyser, proposer et produire des réflexions sur la pertinence et l’efficience des activités artistiques prévues dans l’amélioration des conditions de vie et de réinsertion des publics sensibles.
Le Projet CARIT’ART a également mis en place un site web d’information et de communication sur les conditions de détention au Bénin. Cette plateforme permet d’informer la population béninoise et d’ailleurs et de susciter leur intérêt aux causes des détenus au Bénin.
MELLE ELVIRE SOGLO