Saviez-vous que ?
L’expression « être à la mode » trouve ses premières utilisations dans les domaines techniques, notamment l’informatique. Assimiler à la mode, cette assertion voudrait dire être en phase avec les tendances en vogue, ou encore être au parfum des nouvelles dynamiques modes. La mode, plus qu’une envie d’être en harmonie avec les tendances en vogue, est un prétexte pour affirmer son appartenance à un groupe social, un groupe de pensée, une forme d’esthétisme, pour se distinguer des autres ; signaler son originalité, ses refus, ses rejets sociaux, politiques. Elle peut être vectrice de cohésion sociale, et signe de fierté.
Mais, que veut dire réellement être à la mode ? Le refus de se conformer aux nouvelles doxa de la mode est-il caractéristique de ceux qui ne voudraient pas être à la mode ? Et si être à la mode voudrait dire ne point se conformer aux tendances de ses contemporains ? Pourquoi des tendances old school comme le pantalon à pattes d’éléphant, ou encore les imprimés ethniques, le flower power ont-elles été remises au goût du jour ? Être old school voudrait-il dire être à la mode ?
En effet, la plupart des humanités se targuent d’être à la mode par conformisme. Être à la mode, c’est d’abord ne point être à la mode, faire fi de la mode. La mode ne saurait existée ex nihilo : elle n’est rien sans le style (qui est inné). Même si mode, et style sont deux termes intimement liés, il n’en demeure pas moins qu’ils incorporent en leur sein des nuances évidentes. Être à la mode, c’est aussi savoir mettre en perceptive son style, son look afin d’attirer l’attention de ses contemporains. Acheter des vêtements de luxe ne contribue pas forcément à cette finalité. Ne pas ressembler à l’autre, et faire rêver l’autre à travers son style : c’est ça être à la mode.
(Article à lire dans Aggolo 84)
STEVEN ADJAÏ